notes perdues 28112021

Notes perdues 28112021

la joie mauvaise à l’idée du malheur d’autrui

« Schadenfreude », la joie mauvaise à l’idée du malheur d’autrui

À retrouver dans l’émission

LE MALHEUR DES UNS par Guillaume Erner

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Ça n’est pas très avouable, mais puisque l’on est entre nous on peut se le dire : être heureux ne suffit pas, ce qui importe c’est que les autres soient malheureux. Ce principe c’est la notion que Freud a nommé la Schadenfreude – la joie mauvaise à l’idée du malheur d’autrui.

Un exemple classique de Schadenfreude• Crédits : picture-alliance – Maxppp

Ce principe est en réalité beaucoup plus puissant que les multiples méthodes proposées aujourd’hui pour nous apprendre à être heureux. Beaucoup de sages et de moins sages, de psy quelque chose, bref des bonheurologues nous proposent d’éprouver le plaisir de la joie d’être heureux. 

Et à chaque coup, ça ne rate pas, ça rate. 

Si ces méthodes destinées à être heureux seul, ou en couple, pire en famille, et pourquoi pas en troupeau, si ces méthodes avaient la moindre efficacité, vous vous doutez bien que la consommation de psychotropes, drogue et alcool aurait chuté – si les méthodes de « Self Help » comme on dit aux Etats unis pour qualifier ce rayon gigantesque dans les libraires, si ces méthodes ne fonctionnent pas, c’est peut être parce que l’on est trop angélique. 

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En réalité, ce qu’il faut pour nous sentir bien, ça n’est pas seulement être heureux, c’est aussi et surtout savoir que les autres sont malheureux. Cette certitude est bien antérieure à Freud – Aristote en avait déjà fait la remarque dans l’Ethique à Nicomaque. 

Rire bêtement quand quelqu’un tombe

Chez Aristote on trouve un mot nouveau Epichairekakia, un mot qui peut se traduire littéralement par joie née du mal, terme qui désigne la vilaine émotion que ressent celui qui, loin de s’affliger du malheur des autres, s’en réjouit. Beaucoup de temps a passé depuis Aristote, mais ce sentiment demeure – c’est lui qui explique que l’on puisse rire bêtement quand quelqu’un tombe, sentiment tellement présent qu’il a donné naissance a des heures de programme télévisés, les calamiteux sottisiers. 

Plus encore, si l’on en croit Spinoza, une bonne part de la compassion serait de la Schadenfreude. Nous plaignons quelqu’un pour sa souffrance, on prend de ses nouvelles, mais en réalité, une joie mauvaise bouillonne en nous, la compassion serait ainsi bien souvent un sentiment ambivalent. 

En apparence, on se présente comme des être sensibles, prenant soin de l’autre – en réalité, nous on se pourlèche les babines des catastrophes et des drames de ceux qui nous entourent – comme l’écrivait Nietzsche, Si “l’homme” a des raisons momentanées pour être heureux lui-même, il n’en accumule pas moins les malheurs du prochain et en retire une joie maligne.

Maintenant bonne journée espérant que celle ci vous apporte votre dose de Schadenfreude.

Noël sert à rappeler à ceux qui sont seuls qu’ils sont seuls, à ceux qui n’ont pas d’argent qu’ils n’ont pas d’argent et à ceux qui ont une famille de merde qu’ils ont une famille de merde. Charles Bukowski

La nature fait partie de notre vie. Nous sommes issus de la graine et de la terre et nous faisons partie de tout cela mais nous oublions vite que nous sommes des animaux comme les autres.

Pouvez-vous être sensible à cet arbre, le regarder, en voir la beauté, écouter le son qu’il produit, être sensible à la moindre petite plante, à la moindre mauvaise herbe, à cette vigne vierge qui monte le long du mur, aux jeux de lumière et d’ombre sur les feuilles ?

Il faut être conscient de tout cela et éprouver un sentiment de communion avec la nature qui nous entoure. Vous vivez peut-être dans une ville mais vous pouvez trouver des arbres ici et là.

Une fleur, dans le jardin voisin, est peut-être négligée, étouffée par les mauvaises herbes mais regardez-la. Sentez que vous faites partie de tout cela et de tout ce qui vit. Si vous maltraitez la nature, c’est vous-même que vous maltraitez.

Krishnamurti

« C’est quand j’ai découvert Krishnamurti que les choses ont évolué. Je n’étais pas tombé sur un donneur de leçons, sur un maître à penser, sur un maître de quoi que ce soit.

Il a cette approche maïeutique, socratique, qui amène à se dire : « Tu cherches toujours à te comprendre à travers l’environnement de pensées, à travers les autres, alors qu’en fait il faut que tu arrives à te comprendre à partir de toi et de ton intériorité ».

Cette approche a été incroyablement salutaire, parce que je n’avais plus aucun recours, ni religieux, ni philosophique, ni d’aucune sorte.

À travers Krishnamurti, j’ai été plongé dans une solitude intéressante qui déclenche – au-delà de la simple pensée – un mode d’analyse de soi, qui amène à se connaître, à trouver par soi-même. On n’attend plus que quelqu’un nous tende la main. Je retrouvais l’approche socratique. C’est à partir de là que je me suis dit « tu ne dois plus compter que sur toi ». »

Pierre Rabhi

(Entretien avec l’Institut Heartfulness)

On dirait que tout est prêt pour écrire, pour remplir son devoir sur terre, mais il manque l’impulsion de la foi en soi, en l’importance de la tâche, il manque L’ÉNERGIE DE L’ERREUR; cette énergie terrestre et organique qu’il est impossible d’inventer

Lev Tolstoï

– Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m’ennuie donc un peu. Mais, si tu m’apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m’appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde ! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c’est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d’or. Alors ce sera merveilleux quand tu m’auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j’aimerai le bruit du vent dans le blé…

Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince:

– S’il te plaît… apprivoise-moi ! dit-il.

Antoine de Saint-Exupery- (Le Petit Prince : chapitre 21)

Le 4 décembre 1975 mourait Hannah Arendt. Elle fut une des plus grandes philosophes du XXème siècle. Son approche du totalitarisme a profondément influencé la perception des tragédies du XXème siècle. Elle reste aujourd’hui une référence incontournable dans la philosophie de l’histoire.

« Puisque l’autorité requiert toujours l’obéissance, on la prend souvent pour une forme de pouvoir ou de violence. Pourtant l’autorité exclut l’usage de moyens extérieurs de coercition ; la où la force est employée, l’autorité proprement dite a échoué. L’autorité, d’autre part, est incompatible avec la persuasion qui présuppose l’égalité et opère par un processus d’argumentation… Historiquement nous pouvons dire que la disparition de l’autorité est simplement la phase finale d’une évolution qui a sapé principalement la religion et la tradition. »

La crise de la culture (1961). traduit de l’anglais par Patrick Lévy pour Gallimard

Je plonge toutes mes racines littéraires dans mon « métissage », je suis un bâtard et je tire ma substance nourricière de mon « bâtardisme » dans l’espoir de parvenir ainsi à quelque chose de nouveau, d’original. Ce n’est d’ailleurs pas un effort : cela m’est naturel, c’est ma nature de bâtard, qui est pour moi une véritable bénédiction sur le plan culturel et littéraire.» [La nuit sera calme]

▬ Romain Gary nous a quittés le 2 décembre 1980.

SURCONSOMMATION. « La publicité, les étalages, les vitrines nous saoulent. Toutes ces choses ne sont là que pour entretenir une espèce de frénésie. » Le coup de gueule de l’écrivain Georges Perec en 1965, contre la société de consommation et « la quête du confort ».

Quelle est la différence entre un parfum et une eau de toilette ?

Deux spécialistes nous aident à y voir plus clair entre tous les types de fragrances.

iStock

Noël se profile à l’horizon. Pour beaucoup, un parfum s’impose comme l’idée cadeau parfaite. À moins qu’on opte pour une eau de toilette ? Ou une eau de Cologne ? Deux expertes nous aident à y voir plus clair.

dans un magasin de cosmétiques, on ne sait que choisir : extrait, eau de toilette, eau de parfum, eau de cologne ? On se fie à notre instinct -et peut-être au prix- mais concrètement, sait-on réellement faire la différence entre ces types de fragrances ?

«Tout est une question de concentration, et donc de dilution de parfum dans l’alcool, nous explique Patricia de Nicolaï, parfumeur-créateur et fondatrice de la maison Nicolaï. Le concentré pur est un corps gras, comme de l’huile. Il ne s’évapore que mélangé à l’alcool.» En ajustant la quantité de ces deux composants à leur guise -il n’existe pas de réglementation à ce sujet-, les marques obtiennent donc un produit à diffusion et force variables.

Le parfum, le plus concentré

En haut de l’échelle de concentration, on trouve le parfum -aussi appelé extrait ou essence. Peggy Ploix, évaluatrice de parfums dans l’équipe de Thierry Wasser, directeur de création des parfums de Guerlain, nous le décrit : «Contrairement aux idées reçues, l’extrait n’est pas fort. C’est un geste très sensuel. On le met en touches, il tient toute la journée, mais il n’a pas de diffusion énorme.» Plus rares en commerce, les extraits sont aussi plus onéreux que les autres types de fragrances.

Juste en dessous se situe l’eau de parfum. Grâce à une plus grande quantité d’alcool, elle s’évapore plus facilement. Peggy Ploix souligne sa tenue et sa diffusion : «C’est une déclinaison riche, avec des notes de cœur importantes.» Patricia de Nicolaï estime que sa concentration se chiffre entre 13 et 22 %.

L’eau de toilette, plus légère

La confusion la plus courante ? Celle entre l’eau de parfum et l’eau de toilette. Patricia de Nicolaï compare les deux : «L’eau de toilette est plus légère, plus fugace, et moins envahissante que l’eau de parfum». D’où le choix pour certains de l’adopter en été. Selon cette dernière, sa concentration est entre 5 et 12 %. Dernier type de fragrance : l’eau de Cologne. Celle-ci ne contient qu’environ 3 % de concentré de parfum. «Elle n’a pas de note de fond et ne tient pas sur la peau. C’est plutôt un geste frais qui donne du peps le matin», nous apprend Peggy Ploix.

Quid de ces autres appelations que l’on voit apparaître, comme eau fraîche ou encore soie de parfum ? Pour elle, «ce sont souvent des termes de marketing pour dire eau de toilette ou eau de parfum autrement». Faire la distinction entre ces quatre types de fragrances est largement suffisant.

Au moment de choisir le cadeau, il faut donc se fier à l’effet désiré par son destinataire. Ne reste plus qu’à choisir la senteur ensuite. Plutôt musqué, fleuri, sucré ? Eh oui, on a l’embarras du choix !

Tu seras un homme, mon fils de Rudyard Kipling

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie

Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,

Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties

Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,

Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,

Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,

Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles

Travesties par des gueux pour exciter des sots,

Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles

Sans mentir toi-même d’un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,

Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,

Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,

Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,

Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,

Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,

Penser sans n’être qu’un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,

Si tu peux être brave et jamais imprudent,

Si tu sais être bon, si tu sais être sage,

Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite

Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,

Si tu peux conserver ton courage et ta tête

Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire

Seront à tous jamais tes esclaves soumis,

Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire

Tu seras un homme, mon fils.

En arriver à ne plus apprécier que le silence, c’est réaliser l’expression essentielle du fait de vivre en marge de la vie. Chez les grands solitaires et les fondateurs de religions, l’éloge du silence a des racines bien plus profondes qu’on ne l’imagine. Il faut pour cela que la présence des hommes vous ait exaspéré, que la complexité des problèmes vous ait dégoûté au point que vous ne vous intéressiez plus qu’au silence et à ses cris. La lassitude porte à un amour illimité du silence, car elle prive les mots de leur signification pour en faire des sonorités vides ; les concepts se diluent, la puissance des expressions s’atténue, toute parole dite ou entendue repousse, stérile. Tout ce qui part vers l’extérieur, ou qui en vient, reste un murmure monocorde et lointain, incapable d’éveiller l’intérêt ou la curiosité. Il vous semble alors inutile de donner votre avis, de prendre position ou d’impressionner quiconque ; les bruits auxquels vous avez renoncé s’ajoutent au tourment de votre âme. Au moment de la solution suprême, après avoir déployé une énergie folle à résoudre tous les problèmes, et affronté le vertige des cimes, vous trouvez dans le silence la seule réalité, l’unique forme d’expression. Emil M. Cioran, Sur les cimes du désespoir.

 » Les hommes découvrent et ils inventent. Quand ils découvrent, les unes après les autres, les lois cachées de la nature et ce qu’ils appellent la vérité, ils font de la science. Quand ils se livrent à leur imagination et qu’ils inventent ce qu’ils appellent de la beauté, ils font de l’art. La vérité est contraignante comme la nature. La beauté est libre comme l’imagination. Copernic découvre. Galilée découvre. Newton découvre. Einstein découvre. Et chacun d’eux détruit le système qui le précède. Homère invente. Virgile invente. Dante invente. Michel-Ange, Titien, Rembrandt, Shakespeare, Racine, Bach et Mozart, Baudelaire, Proust inventent. Et aucun d’entre eux ne détruit les oeuvres qui le précèdent.  » Jean d’Ormesson

Le chef indien Hopi Aigle Blanche : « Le moment que vit l’humanité peut être vu comme une porte ou comme un trou »

Hopi-Indianerhäuptling White Eagle: "Dieser Moment, den die Menschheit durchlebt, kann als eine Tür oder ein Loch gesehen werden"

Le chef indien Hopi Aigle Blanche a commenté la situation actuelle :

Le moment que vit l’humanité peut être vu comme une porte ou comme un trou. La décision de tomber dans le trou ou de passer par la porte vous appartient. Si vous consommez les nouvelles 24 heures sur 24, avec une énergie négative, constamment nerveux, avec du pessimisme, vous tomberez dans ce trou, mais si vous en profitez pour observer, pour repenser la vie et la mort, pour prendre soin de vous et des autres, alors vous passerez la porte.

Prenez soin de votre maison, prenez soin de votre corps. Connectez-vous à votre foyer spirituel. Lorsque vous prenez soin de vous, vous prenez en même temps soin de tout le monde.

Ne sous-estimez pas la dimension spirituelle de cette crise. Adoptez la perspective d’une aigle qui voit tout d’en haut avec une vue plus large. Il y a une question sociale dans cette crise, mais aussi une question spirituelle. Les deux vont de pair.

Sans la dimension sociale, nous tombons dans le fanatisme. Sans la dimension spirituelle, nous tombons dans le pessimisme et la futilité.

Êtes-vous prêt à affronter cette crise ? Saisissez votre boîte à outils et utilisez tous les outils à votre disposition.

Apprenez la résilience à partir de l’exemple des peuples indiens et africains : nous avons été et sommes exterminés, mais nous n’avons jamais cessé de chanter, de danser, d’allumer un feu et de nous réjouir.

Ne vous sentez pas coupable si vous vous sentez béni en ces temps difficiles. Être triste ou en colère n’aide pas du tout. La résistance est une résistance par la joie !

Vous avez le droit d’être fort et positif. Et il n’y a pas d’autre moyen d’y parvenir que de maintenir une attitude belle, heureuse et lumineuse. Cela n’a rien à voir avec l’aliénation (ignorance du monde). Il s’agit d’une stratégie de résistance.

Lorsque nous franchissons le seuil, nous avons une nouvelle vision du monde car nous avons affronté nos peurs et nos difficultés. C’est tout ce qui peut être fait maintenant :

– La sérénité dans la tempête

– Restez calme, prier/méditer tous les jours

– Rencontrer le sacré tous les jours

– Résister par l’art, la joie, la confiance et l’amour

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Notre palmarès des 10 meilleurs champagnes bruts millésimés

A l’approche des fêtes, l’équipe de dégustation du Figaro Vin a dégusté, noté et commenté plus d’une centaine de références de champagnes, et vous dévoile ici sa sélection des meilleures cuvées de champagnes bruts millésimés du moment.

Par Ella Lister, Alicia Dorey et Valérie Faust

Publié le 30/11/2021

Moët & Chandon Grand Vintage 2013

Moët & Chandon Grand Vintage 2013 Pierre-Olivier Deschamps

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Dom Pérignon Vintage 2012
Brut
Note Le Figaro : 97/100
Prix : 185€

Un champagne majestueux, qui se prêtera aussi bien à un dîner huppé qu’à une réunion intimiste autour d’un feu de camp, avec de belles saveurs, à la fois simples et gourmandes. On y retrouve la griffe de Dom Pérignon qui, avec l’aération, ne sera jamais le même, développant sa complexité jusqu’à la dernière goutte. Au nez, il dévoile ici des arômes de gâteau au gingembre, de granola, de tarte Tatin et de fève tonka, puis en bouche des notes de noisette et d’agrumes enrobés de sucre muscovado. Un vin qui joue inlassablement avec les contrastes, entre sucrosité, nobles amers, tension, volume, et surtout beaucoup de générosité. 

Disponible en ligne sur vinatis

Bollinger La Grande Année 2012
Brut
Note Le Figaro : 96/100
Prix : 120€

D’une formidable complexité, voilà un vin ample, crémeux, divin, libérant au nez des notes de jasmin, d’épices douces et de miel. Sa délicatesse se mêle à une certaine puissance, pour un champagne à la fois vif, profond, complexe et généreux, sans oublier une longueur éblouissante.

Disponible en ligne sur lagrandeepicerie

» À LIRE AUSSI : Notre sélection de 10 champagnes d’émotion à s’offrir pour les fêtes

Krug Millésimé 2008
Brut
Note Le Figaro : 96/100
Prix : 279€

Un très grand vin qu’il faut déguster lentement, pour profiter de l’infinie palette qu’il a à nous offrir. L’expérience Krug démarre ici avec un nez d’une très grande élégance : subtil, félin et délicat, aux petites fleurs, algues et herbes aromatiques (origan et thym sauvage), puis d’épices. À lui seul, le nez est déjà un voyage. La bouche est quant à elle d’une grande finesse, sapide, ciselée, évoluant avec une intensité éclatante vers une finale longue comme une nuit blanche.

Disponible en ligne sur brut-de-champ

Laurent-Perrier Brut Millésimé 2008
Brut
Note Le Figaro : 95/100
Prix : 55€

Au nez, un champagne qui évoque la menthe tout juste cueillie et la pulpe de noix de coco râpée, relevées par un trait de jus de citron, puis une sensation intensément fraîche, vivifiante, comme un immense bol d’air de montagne. Une cuvée précise et épanouie, franche et longue, sur la pureté du fruit, et des notes lactées d’une grande délicatesse.

Disponible en ligne sur plus-de-bulles

Henriot Millésimé 2012
Brut
Note Le Figaro : 94/100
Prix : 77€ l’unité

Au nez, des fragrances de fleurs blanches, et en bouche des notes de fruits mûrs comme la pêche, la pomme, et même de fraise à la chantilly, qui évoluent ensuite vers quelque chose de plus beurré, entre le cannelé et le croissant chaud, et une touche vanillée. Un champagne complexe et hédoniste.

Disponible en ligne sur boutique.champagne-henriot

Roederer Vintage 2014
Brut
Note Le Figaro : 94/100
Prix : 62€

Douce, délicate et soyeuse, la mousse participe à la grande finesse de ce champagne fort distingué. Le nez est racé, aristocratique, et s’élance avec noblesse vers une bouche vineuse, à la fois riche et alerte, longue, vive et très fraîche autour des notes citronnées et de coing.

Disponible en ligne sur plus-de-bulles

Taittinger Brut Millésimé 2015
Brut
Note Le Figaro : 94/100
Prix : environ 50 €
 
Grisant et envoûtant, le nez transporte vers des notes de fruits mûrs dorés par les rayons chauds d’un soleil d’été, de fleur d’abricot et de mélisse. En bouche, une légèreté aérienne, de délicates notes citronnées, et une finale pleine de douceur.

Disponible chez les cavistes

Bourgeois-Diaz BD’3CC 2014
Brut Nature
Note Le Figaro : 93/100
Prix : 44€

Au nez, les arômes d’herbes aromatiques épousent le fruit mûr, le coing, et un côté légèrement beurré qui garde toutefois beaucoup de légèreté. En bouche, un champagne droit et vif, mais aussi étonnant, avec quelques notes de whisky, légèrement boisées, et une finale qui va droit au but.

Disponible en ligne sur vins-etonnants

Joseph Perrier Cuvée Royale Vintage 2012
Brut
Note Le Figaro : 93/100
Prix : 55€

Beaucoup de droiture dans ce nez très expressif, élégant, aux arômes de thé, de mandarine et de tartine beurrée. Sous l’emprise de la fraîcheur, la bouche est exaltante, vineuse, portée par des notes minérales, salines, et une finale très caressante.

Disponible en ligne sur Millésima

Charles Heidsieck Brut Millésimé 2012
Brut
Note Le Figaro : 92/100
Prix : 87€

Un nez puissant aux arômes crémeux, beurrés, de pain grillé chaud et de café torréfié : le parfait petit déjeuner des hédonistes, avec les mêmes notes qui se retrouvent en bouche, et toutefois une belle tension, portée par la générosité d’un fruit délicatement charnu.

Disponible en ligne sur Millésima

Comment Hitler a fait de la langue nazie une arme politique

Pour persuader le peuple de la supériorité de son régime, Hitler a recouru à une novlangue répondant à des règles précises. Voici lesquelles.

Hitler et les siens s'employèrent à modifier l'allemand pour façonner les esprits et renforcer leur pouvoir

Hitler et les siens s’employèrent à modifier l’allemand pour façonner les esprits et renforcer leur pouvoir

(Arte)

Les mots, parfois, deviennent des armes politiques. Les premiers à l’avoir compris sont sans doute les Révolutionnaires français, qui modifièrent les noms de lieux (Tremblay-le-Vicomte devint Tremblay-sans-Culottes) ; les civilités (« citoyen » et « citoyenne » à la place de « monsieur » et « madame ») et même la manière de diviser le temps (nivôse, pluviôse, ventôse remplacèrent les anciens mois de janvier, février, mars). Bien des régimes totalitaires retinrent la leçon, au premier rang desquels l’Allemagne nazie. 

La manière dont Hitler et ses affidés créèrent une novlange a été étudiée de manière magistrale par Victor Klemperer. Converti au protestantisme, mais juif de naissance, ce spécialiste des langues romanes ne dut longtemps son salut qu’à son épouse, Eva, considérée comme « racialement pure ». Du moins jusqu’en février 1945, date à laquelle tous deux furent envoyés en camp de concentration dont ils réchappèrent par miracle « grâce » au bombardement de Dresde par les Alliés. Après-guerre, ce grand philologue se replongea dans son journal intime, où il avait consigné les transformations de la langue allemande imposées par les nazis. Il en tira un livre, qu’il intitula LTI, pour Lingua Tertii Imperii, soit la langue du IIIe Reich. Celui-ci fait aujourd’hui figure de référence sur ce sujet. En voici quelques illustrations. 

· Le « peuple » pour étendard. Les nazis veulent à tout prix convaincre les Allemands que le nouveau régime est à leur service. Aussi multiplient-ils les néologismes comprenant le mot Volk, « le peuple ». C’est alors, par exemple, qu’est créée la marque Volkswagen (la « voiture du peuple ») et que sont promus les volksgenosse (« camarades du peuple ») et les volksfest (« fêtes du peuple »). 

· Des mots martelés jusqu’à l’abrutissement. « Peuple » n’est pas le seul terme ainsi martelé à l’envi. D’autres servent à légitimer la discrimination (« étranger à l’espèce », « de sang allemand », « racialement inférieur », « nordique », …) ou à favoriser l’absence de réflexion (« spontané », « instinct », « aveuglément », …). Certains illustrent le caractère totalitaire du régime (« éternel », « historique », « mondial »). Selon Klemperer, ce lexique est à la fois le moyen de propagande privilégié du régime et le révélateur de sa nature profonde. 

· Un vocabulaire religieux. Ennemi fanatique des juifs, mais aussi, dans une moindre mesure, des chrétiens, le régime nazi n’en emprunte pas moins son vocabulaire à l’univers religieux, et notamment au catholicisme. Qu’il s’agisse du culte des « martyrs » du parti, de la « résurrection » de l’empire grand-allemand ou de la présentation d’Hitler comme un nouveau « Sauveur » guidé par la « Providence ». Comme s’il fallait répandre la « foi » dans une nouvelle église. 

· Le recours aux sigles. Ce n’est pas un hasard si Klemperer choisit pour titre LTI, une suite de trois lettres a priori incompréhensible. Il fait ainsi référence au goût prononcé des nazis pour les sigles. Parmi les plus célèbres : SS, pour Schutzstaffel (échelon de protection) et SA pour Sturmabteilung (section d’assaut). Selon Klemperer, le recours à ces abréviations permet à la fois de mécaniser le langage et de déshumaniser les êtres. 

· Un goût prononcé pour les superlatifs. « Héroïque », « fanatique », « ploutocratie » … Le IIIe Reich use et abuse d’un registre hyperbolique qui vise à habituer les esprits à l’exagération, à anesthésier la réflexion, à empêcher le recul et l’analyse. Ce recours à l’emphase, écrit Klemperer, vise à provoquer « un état d’hébétement, d’aboulie et d’insensibilité » qui permet de trouver « la masse nécessaire des bourreaux et des tortionnaires ». 

· Des changements de sens. Le IIIe Reich invente des mots nouveaux, tels Untermenschentum (sous-humanité), entjuden (déjudaïser), arisieren (aryaniser) ou aufnorden (rendre plus nordique). Le plus souvent, toutefois, il s’emploie à modifier le sens du vocabulaire existant. Traiter un individu de fanatique était auparavant péjoratif ? Désormais, il s’agit de louer son courage, sa volonté et son dévouement au führer. A l’inverse, le régime recourt parfois à l’euphémisation. Une aktion masque en réalité un massacre et les figuren (marionnettes) des cadavres.  

· Même la typographie est mise au service du nazisme. Le signe SS est dessiné avec des runes, un alphabet ancien utilisé dans l’écriture des langues germaniques. Il s’agit d’inscrire le régime dans la continuité de l’Allemagne éternelle et de mieux asseoir sa légitimité en recourant à une erreur de raisonnement classique : si la langue utilisée est plus ancienne que les autres, alors elle est plus prestigieuse, et le peuple qui l’emploie est fondé à exercer une forme de prééminence. 

Klemperer comprit donc très tôt les raisons pour lesquelles Hitler et les siens s’employèrent à modifier l’allemand pour façonner les esprits et renforcer leur pouvoir. Et l’on aimerait être certain que ces méthodes appartiennent définitivement au passé… 

(1) Voir notamment le documentaire consacré à ce livre : La langue ne ment pas 

 » Je pense 99 fois et ne trouve rien. Je cesse de penser, je nage dans le silence et la vérité me parvient.  » Albert Einstein

Dans « Le nom de la rose » d’Umberto Eco…

Quand l’abbé aveugle demande au chercheur William de Baskerville : « Qu’est-ce qu’ils désirent vraiment ? « 

Baskerville répond : « Je veux le livre grec, celui qui, selon vous, n’a jamais été écrit. Un livre qui ne parle que de comédie, qu’ils détestent autant que le rire. Probablement le seul exemplaire conservé d’un livre de poésie d’Aristote. Beaucoup de livres traitent de comédie. Pourquoi ce livre est précisément si dangereux ?

L’abbé répond : « Parce qu’il vient d’Aristote et qu’il va faire rire ».

Baskerville réplique : « Qu’y a-t-il de troublant dans le fait que les hommes puissent rire ? « 

L’abbé :  »Le rire tue la peur, et sans peur il ne peut y avoir de foi. Celui qui ne craint pas le démon n’a plus besoin de Dieu

« Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe… Il n’y a pas de pensée critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots ».

« La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps.

La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression.

Supprimer le mot «mademoiselle» est non seulement renoncer à l’esthétique d’un mot, mais également promouvoir l’idée qu’entre une petite fille et une femme il n’y a rien.

Moins de mots et moins de verbes conjugués c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée.

Des études ont montré qu’une partie de la violence dans la sphère publique et privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les émotions.

Sans mot pour construire un raisonnement, la pensée complexe chère à Edgar Morin est entravée, rendue impossible.

Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe.

L’histoire est riche d’exemples et les écrits sont nombreux de Georges Orwell dans 1984 à Ray Bradbury dans Fahrenheit 451 qui ont relaté comment les dictatures de toutes obédiences entravaient la pensée en réduisant et tordant le nombre et le sens des mots.

Il n’y a pas de pensée critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots.

Comment construire une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel? Comment envisager l’avenir sans conjugaison au futur? Comment appréhender une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir, et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu? Si un cri de ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux parents et aux enseignants: faites parler, lire et écrire vos enfants, vos élèves, vos étudiants.

Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les plus variées, même si elle semble compliquée, surtout si elle est compliquée. Parce que dans cet effort se trouve la liberté. Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses «défauts», abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain. Il n’est pas de liberté sans exigences. Il n’est pas de beauté sans la pensée de la beauté »

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